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2023

Mon copain est toujours occupé, alors je viens nage seule.

Je mesure 1,70 m. Je le sais parce que mon voisin m’a mesuré.

Je viens d’envoyer la nouvelle version de Casca à Benoît.

Le livre sort le 22 mars.

Les gens de mon métier n’écrivent jamais que pour un certain nombre de personnes placées dans des situations ou perdues dans des rêveries analogues à celles qui les occupent. – George Sand, Histoire de ma vie.

L’un de ces courts récits dont les prédicateurs truffaient leurs sermons rapporte l’histoire suivante : un abbé recommande à ses moines de préparer leur lit pour accueillir le Christ (il s’agit bien sûr du lit de la conscience) ; ayant compris ce propos littéralement, un très jeune moine arrange sa couche du mieux qu’il peut ; Jésus vient dormir avec lui sous la forme d’un enfant, de sorte que le moine ne se lève pas pour aller à matines, de peur de le laisser seul ; il l’explique ensuite à l’abbé et tous louent Dieu. – Jérôme Baschet, Corps et âmes : Une histoire de la personne au Moyen Âge.


Quiétude de givre est un sort qui gèle la cible en la frappant avec de l’énergie occulte surfondue. C’est la vraie maîtrise des compétences liées à la glace.

And i wonder
When i sing along with you
If everything could ever be this real forever
If anything could ever be this good again

Quel est le vrai nom de Pikachu ?

Toujours pas compris pourquoi tout le monde ne lit pas One Piece alors que c’est la plus grande oeuvre de notre époque.

Et c’est ainsi que nous sommes devenus fascistes.

Bernard Comment partage sur sa page Facebook une offre exceptionnelle qui dit que pour une doudoune violette achetée une caméra est offerte.

Toujours amusant de voir des personnes plagier ma grammaire stylistique depuis Rivage et la revendiquer comme évidente dans leur travail. Oui : c’est forcément évident quand les autres ont travaillé à ta place.

Golden Retriever Energy.

sorry for being nostalgia baited but it was kind of nice where the internet was a single, solitary, unmoving place instead of a terror that extends to everywhere. you went to this specific spot to go to the internet. when you left the spot, you left the internet. it was a place


Pour vous donner une idée, si j’arrive à écrire environ 1000 mots qui me conviennent en une journée, c’est une bonne journée.

Dans l’ensemble les livres racontent plein de trucs inutiles. Attention : des trucs inutiles peuvent s’avérer utiles. Ce n’est pas le sujet.

Même un livre de 150 pages peut être bavard.

YouTube ne me propose plus d’historique personnalisé. Sur la page d’accueil j’ai juste la barre de recherche et un encart avec écrit Votre historique YouTube est désactivé.

The personality of a personal website

which you is your personal site representing?


J’ai battu la Ligue Pokémon avec Tortank, Dracolosse, Rapasdepic et Triopikeur. C’est finalement Olga et Agatha, celles que je trouvais les plus nulles à l’époque, qui m’ont posé le plus de problèmes.

Aldo est toujours aussi éclaté, et Peter n’a plus que deux Dracolosse au lieu de trois. Green a vraiment une bonne équipe.

Mon Dracolosse est GENTIL, mon Rapasdepic BRAVE, mon Tortank SOLO et mon Triopikeur PUDIQUE. Des qualités que j’apprécie.

Dans Jujutsu Kaisen les gens sont obligés d’expliquer leurs pouvoirs à leurs adversaires pour qu’ils s’activent. C’est un univers où il faut être fort et didactique.

HUMAN AURA ON F SHARP

IN A PERFECT HUMAN BEING ON F SHARP THE PRISMATIC COLORS IN THE AURA HAVE THE SAME POSITION AS THEY HAVE IN THE RAINBOW

Quand vous lisez un de mes livres, dites-vous qu’il y a toujours au moins un, ou deux, ou trois autres livres juste en-dessous.


On n’est pas toujours heureux dans les larmes.

Je bosse dur mais je suis épuisé.

Ce type là, il est venu de CELADOPOLE pour s’installer ici. Il a ouvert un STAND avec son jeune frère. Je me demande s’il sait dans quoi il s’est embarqué.

Des pierres rares sont mises en évidence.

J’ai acheté cette maison pour vivre dans un coin tranquille. Je pense que je vais aller pêcher un peu aujourd’hui.

More new mindsets, fewer new technologies

A good reason not to write in books

Moi je ne prends jamais de notes parce que je ne sais ni quoi en faire, ni où les ranger. J’ai pourtant une très mauvaise mémoire, mais je fais confiance à mon cerveau pour garder ce qui lui semble utile (pas grand-chose).

Ou alors peut-être que c’est ici que je prends mes notes, mais je ne les ai jamais considérées comme des notes.


2014 was the last year before everything went to shit

J’ai rêvé que notre appartement avait brûlé.

Je travaille vraiment dur.

C’est une photo d’AUGUSTE et de MR. FUJI. Ils sont côte à côte en souriant.

Les jours ensoleillés, je fais de grandes balades autour du volcan.

Spotify me dit que mon système d’exploitation est obsolète.

(tu es comme quelqu’un qui n’a rien à donner mais aimerait le faire) – Kim Hyesoon, Autobiographie de la mort (trad. K. Moduk et C. Murcia).


Évidemment deux jours plus tard je suis de retour au travail. Parce que tout ce qui me démotive me motive. Toutes les émotions alimentent la même envie de réussir.

J’ai un mindset en béton.

Si vous voulez tout savoir en général j’écris une heure le matin avant de partir au taf, et des fois une heure le soir si je suis pas trop crevé.

La Terre rêve d’une autre Terre.

Rendre évident ce qui n’est pas évident.

Gauvain est un de mes personnages de fiction préférés.

The Smiths - Please, Please, Please, Let Me Get What I Want


Tout à l’heure je discutais avec Benoit et Julie au téléphone à propos de l’angle commercial à adopter pour vendre Casca aux libraires.

Il y avait plusieurs pistes possibles donc il fallait se mettre à peu près d’accord. Je passe les détails.

Il me semblait qu’en me basant sur les chiffres de ventes de Rivage, j’aurais une meilleure idée de la stratégie à suivre.

Donc pour la première fois depuis la parution il y a deux ans, j’ai demandé les chiffres de ventes à Benoit.

Je ne me souviens plus du chiffre exact que m’a dit Benoit.

Mais en gros, c’est 500.

500 exemplaires de Rivage ont été achetés par des clients, pas juste par les libraires.

Je n’avais jamais demandé les chiffres avant parce que j’essaie de ne pas trop y penser, mais surtout parce que j’avais l’impression que je progressais.

J’avais l’impression qu’entre mon premier roman et Rivage, il y avait du mieux, et donc plus de mise en place, et donc plus de ventes. Parce qu’il y avait plus de retours positifs, plus de presse, plus de présence en librairie, etc.

Tout me semblait logique.

Mais en fait grâce à cet outil magique qu’est le retour, les libraires finissent par se rendre compte que le livre qu’ils ont pris (le tien) alors qu’ils ne l’ont jamais lu, ils ne le liront en fait jamais, et donc ils s’en débarrassent.

Et donc toi pendant un an tu penses que t’as vendu 1000 livres, mais en vrai t’en as vendu deux fois moins.

Je passe donc à nouveau les détails, mais on a convenu avec Benoit qu’il n’y avait aucun intérêt à baser un angle commercial sur une trilogie dont personne n’a lu le premier tome.

Autant faire comme si Casca était un livre isolé, même si ce n’est pas vrai.

Au bout du compte c’est pas grave même si c’est pas vrai.

Après avoir raccroché vous vous doutez bien que j’ai cogité.

Après huit ans à écrire et publier, je n’ai pas augmenté mon lectorat. Il est identique. Pas forcément identique en personnes, mais identique en volume.

Pour chaque personne touchée en plus, j’en ai touché une en moins.

C’est une bonne définition de : stagner.

Je vais pas vous mentir, parfois c’est dur de garder la tête haute quand on apprend des nouvelles pareilles.

C’est difficile d’avoir le moral.

C’est difficile d’être devant son document en cours de correction et d’y voir autre chose qu’un quatrième échec à venir.

C’est difficile de ne pas penser à arrêter la littérature pour enfin se reconvertir comme professeur de golf ou assistant de direction dans une entreprise costarmoricaine de parquet.

Je rêve de vivre des livres que j’écris et je n’arrive même pas à en vendre 1000. Au bout du 4ème. Difficile de pas y voir un hobbie bourgeois. En gros difficile de pas y voir le néant. Et difficile de pas donner raison à ceux qui me donnent tort.

Je peux pas assurer que je finirai pas un jour par vraiment arrêter. Peut-être en cours de route. Peut-être en plein milieu d’un truc qui aura semblé important et bien.

Parce que j’écris pas pour échouer.

J’ai déjà ma vie pour ça.

Je teste TOUS les SANDWICHS TRIANGLES (Sodebo, Daunat…)

Ils trouvent dans la salle le corps de Méléagant ; le roi prend entre ses mains la tête de son fils, toute couverte de plaies, le redresse et le fixe du regard. Et quand son coeur ne peut plus supporter la douleur qui le déchire, il s’écroule sans connaissance et reste étendu ainsi un long moment. Quand il s’est relevé, il reprend ses lamentations, inconsolable.


Dès que je me pose une question, je me pose toutes les questions.

Chaque année d’archives des Relevés montre la distance qui me sépare de moi-même.

Je suis toujours en même temps attiré par le souvenir de mon livre précédent, qui est confortable et m’incite à faire comme avant, et par celui du livre à venir, qui est le moi du futur, c’est-à-dire encore personne aux yeux des autres.

Chaque texte que j’écris est une tentative pour dire : je suis humain.

Lancelot agrippe son heaume et le lui arrache ; et quand Méléagant sent sa tête nue, il a tellement peur de mourir décapité qu’il fait un pas en arrière. Mais Lancelot, d’un coup d’épée, lui fait voler la tête au milieu du champ clos : son corps gît à terre de tout son long, tandis que Lancelot rengaine son épée.


Nike Air Max 96 II White Midnight Navy.

Il y a une nouvelle série qui vient de commencer dans le Shonen Jump, Kagurabashi/Kill Blue, avec une ambiance néo-noir de ciné et des combats hallucinants.

La médecin m’a dit que je devrais changer de métier si je voulais arrêter de souffrir. Je n’ai pas réussi à lui expliquer que j’ai déjà un métier qui me rend heureux, mais qu’il ne me paie pas.

Je dois être malheureux pour faire ce qui me rend heureux.

C’est pour cette raison que je suis aussi obsédé par le succès. Je ne pourrai vivre heureux que si assez de gens me lisent.

Des fois j’imagine des gens tomber sur ces textes après ma mort (impossible car internet n’existera plus) et lire soit l’échec d’un destin, soit sa gloire. Tout ne tient qu’à moi, mais c’est une charge tellement lourde à porter au présent.

J’aimerais qu’on me dise que tout ira mieux dans le futur, et que je suis dans la bonne direction. Pour le moment j’ai trop peu de signes qui me le montrent.

Seigneur, lui dit-il, je suis l’écuyer qui vous a accompagné, et je vous prie au nom de Dieu de me faire chevalier, car je ne voudrais en aucune manière mourir écuyer.


J’ai acheté deux livres en librairie pour 35 €. Après les avoir lus, je regrette les deux achats. Je cherche des livres qui n’existent pas. Si même quelqu’un comme moi vit mal le fait d’acheter des livres trop chers, j’imagine pas pour des gens qui n’ont pas l’habitude de lire des livres. 22 € pour un livre de 250 pages c’est scandaleux. La lecture va devenir un luxe de bourgeois (et accomplir le vieux rêve bourgeois). Le pourcentage des auteurs a pas changé pour autant. Des livres toujours plus chers pour des auteurs toujours plus pauvres. C’est difficile de comprendre à qui ce délire profite (c’est très facile). On va devoir revenir à la logique des papyrus pour faire des économies : tout écrire à la suite avec des marges minuscules et une grammaire parfaite pour même éviter de matérialiser les espaces. J’ai acheté un livre de 80 pages 13,5 €, vous imaginez, une réédition, même pas une traduction inédite. Je suis un con c’est évident. C’est presque un piège à ce stade. Pour voir qui est capable de mettre une somme pareille. Comment je pourrais ne pas m’en vouloir. Il n’y a aucune raison de payer un livre pareil aussi cher. J’ai préféré acheter Super Mario Wonder 45 € parce qu’au moins j’en ai eu pour mon argent. J’en suis à un stade où je préfère filer mon fric à Nintendo qu’aux éditeurs indépendants. Alors que littéralement j’écris des livres. Des fois je me dis que j’ai juste plus les moyens d’être un lecteur qui fait les choses bien. Je ne peux plus participer au système économique qui doit me faire vivre. Je ne pourrais pas lire mes propres livres.


Nami Braska a le canon de son pistolet pointé sur l’arrière du crâne d’un homme à genoux par terre.

Elle dit : je tire quand vous voulez.

Elle parle à ses soeurs qui sont en train de discuter. Toutes les trois et l’homme à genoux sont dans l’allée centrale d’un parking souterrain. La seule lumière vient d’une ampoule en fin de vie.

L’homme dit qu’il ne sait rien.

On s’en tape de ce que tu sais, dit Nami Braska. Moi j’ai juste envie de te mettre une balle. J’espère que mes soeurs vont dire oui.

Attends, dit Yuna Braska. J’attends, dit Nami Braska.

Plus vous écrivez contre les autres, et plus vous écrivez pour les autres.

Il y en a qui récoltent bien les récompenses. Mais à trop collectionner les médailles on finit par ramper.


Je découvre plein de blogs incroyables en explorant le projet People and Blogs. De personnes qui écrivent des trucs sur leurs passions et leur travail mais aussi des articles plus réflexifs sur la pratique du blog. Des dizaines de passages que je pourrais citer. Je n’en cite qu’un.

The internet used to be fun

Also, this idea that “a blog should be highly polished” isn’t a thing, in my opinion. That’s a desire that’s instigated by the site owner - they have 100% control over that. I’ve mentioned many times that I think a personal blog should be rough around the edges, just like this one. – Kev Quirk, Blogs, Gardens, and Thinking Aloud in Public.


I wrote this novel just for you
It sounds pretentious but it’s true

People and Blogs


Un classeur et un manuel ouverts dans un lit défait.

En scooter on va d’une ville à l’autre, on va au lac, au parking, on va au bar. On va à tous les endroits pas loin qui sont différents des autres. On va à tous les endroits pareil à côté.

Je dois me sevrer et détruire la mémoire musculaire qui trouve toute seule dans quelle barre d’adresse taper les URL.

Tous les mots sur l’ordinateur me renvoient des signes.

Personne n’entend ma voix parce que tout le monde se bouche les oreilles. Je parle lentement pour les plus sourds. Je parle vite pour les aveugles. Quand quelqu’un me voit il dit : je te connais depuis longtemps. J’aimerais que tu me parles pour de vrai.

Je dis : j’ai toujours parlé pour de vrai.

J’ai toujours dit : bonjour, bienvenue.

Bonjour, bienvenue.


Des fois ce qu’on écrit nous dégoûte. C’est un dégoût qu’il faut apprendre à surmonter. Il n’a rien à voir avec ce qui serait une mauvaise qualité. Il survient quand le cerveau tourne à vide et que les mots perdent leur sens. La littérature n’est jamais évidente : elle se construit et se matérialise. Et cette matérialisation peut connaître quelques heurts. Certains morceaux peuvent coincer. Tout ne se compile pas comme prévu. C’est là que le dégoût intervient, parce qu’il force à tout prix la connexion. Il n’y a rien à faire contre soi. Accepter que ce qu’on chérit nous répugne prend toute une vie.

J’ai mal aux yeux de passer autant de temps devant mon ordinateur. La douleur est multipliée par l’inutilité de cette présence.

Je rêve que toutes les vidéos se transforment en textes.

Je pourrais faire un stream où je travaille à la correction de Casca, mais je veux pas spoil tout le monde.

Les viewers me donneraient de meilleures idées que les miennes.

Je leur dirais : puisque vous êtes si intelligents écrivez le livre vous-mêmes.

Et comme ils seraient vexés ils partiraient sur d’autres streams. J’aurais la paix nécessaire pour écrire mon livre tranquille. Mais je n’aurais plus de quoi payer mon loyer.

Aucune marque ne sponsorise un streamer sans audience.


Je suis dans ma chambre et j’écoute Yo La Tengo. Dylan vient de m’appeler pour me dire qu’elle allait passer. Elle m’a dit : je pars de chez moi. Je sais qu’elle sera là dans 15 minutes. Elle a qu’une seule rue à traverser mais elle fait la moitié de la ville. J’attends qu’elle arrive. Je regarde comment je suis sapé. Je me demande si je dois garder mes chaussettes ou me mettre pieds nus. J’ai rien préparé de spécial. J’ai ouvert des chips. Mes parents sont au cinéma. Je leur ai dit que je pouvais pas venir avec eux parce que je voyais une amie. Quand ils sont partis ma mère m’a fait coucou par la vitre de la fenêtre et moi j’ai fait coucou debout devant la porte du garage. J’ai regardé la voiture quitter le quartier. J’ai regardé les autres maisons. Je me dis qu’on pourrait regarder un épisode de Vampire Diaries ou un film pas trop prise de tête. Je me rends compte que je ne sais pas vraiment ce que Dylan aime. Je ne l’ai jamais entendue parler de trucs qui ne la concernaient pas directement ou ses autres potes. J’aurais pu lui poser des questions. C’est ce que je vais faire ce soir.

Alternumérisme ?



J’ai aucune fame, aucune attente, pas de commande, pas d’invitation, pas d’échos, pas d’échanges, que mon travail, de la patience et parfois quelques maigres raisons d’y croire.

Des fois dans Google je tape une combinaison de mon nom + un de mes livres pour voir si on les lit toujours.

Réponse : on ne les lit plus.

I’m 38 years old and I think this is the first time in my internet-using life that there’s just, like, nothing fun to do online anymore. I open a web browser and just sit there with nowhere to go.

it’s king of overwhelming how truly sad it makes me

Je suis toujours tellement trop dans ma tête. Mais si j’en sors je verrai bien que tout a disparu. Si j’y crois vous finirez pas y croire aussi.

MIAMI = PARADIS


Nocturne et Leblanc sont dans la file du McDrive. Il y a plein d’autres voitures devant et derrière elles.

Tu prends quoi ? demande Nocturne. Ils ont des nuggets ? demande Leblanc. Ouais, dit Nocturne. Alors une boîte de 12, dit Leblanc, avec la sauce mayo.

C’est le moment pour Nocturne de parler dans la borne.

Elle passe commande d’une boîte de 12 nuggets et d’un menu Maxi Best Of avec un Royale Deluxe, des potatoes et un Sprite. À la fin elle dit : et oubliez pas les sauces.

À la borne suivante une employée les encaisse et à la borne encore d’après une autre employée leur donne un sac en papier avec leur commande.

Nocturne regarde vite fait à l’intérieur.

Elle dit : vous avez mis les sauces ? L’employée ne répond pas et tend juste une dizaine de tubes de ketchup et de moutarde à Nocturne. Nocturne dit : et de la mayo aussi s’il vous plaît.

L’employée tend des tubes de mayo.

Merci, dit Nocturne en mettant le sac sur les genoux de Leblanc, bonne soirée. Bonne soirée, dit Leblanc derrière.

Elle mange une potatoes dans la barquette de Nocturne pendant qu’elle quitte le parking.

Eh, mange pas mes potatoes, dit Nocturne. Tu veux qu’on se pose où ? On peut rentrer aux bureaux, dit Leblanc. Les autres doivent être partis. Nocturne dit : tu veux pas qu’on aille dans un endroit plus sympa ?

Leblanc regarde Nocturne autrement.

Elle dit : un endroit plus sympa ?

Ouais, dit Nocturne, sur la plage, ou dans un bar. Je sais pas. Leblanc a un sourire malin. Elle dit : OK, vas-y, je te suis.

Et Nocturne roule où elle veut.


Après avoir vécu plusieurs années au Japon, Maxime Michel travaille maintenant à l’agence Century 21 de Lamballe. Tout le monde rentre à la maison.

Ah ouais, dit Aruka. C’est deep de fou.

J’ai rétréci sa maison jusqu’à ce qu’il remarque.

Des fois j’ai trop peur que tout le monde s’en aille et que moi je reste pour toujours tout seul au même endroit.

Seigneur chevalier, il ne vous manque plus que la couronne pour être roi.


Quand j’avais 16 ans, je passais beaucoup de temps à créer des projets qui n’aboutissaient jamais à rien. Je mettais en forme des sites et des forums, mais je ne savais jamais comment les alimenter. Je ne savais pas de quoi parler. Je regardais ce que les autres faisaient et je voulais faire pareil. Mais je n’avais pas l’ingrédient secret. J’ai mis beaucoup de temps à trouver de quoi parler dans ma vie. La révélation : comprendre que mon intérêt était comment parler. Ensuite tout a été plus simple.

Je n’ai pas très bien joué, mais j’ai vu une biche et son faon.

MSN Messenger Message Sound

Sur ces entrefaites, une jeune fille montée sur un palefroi couvert de sueur était arrivée devant le fossé ; elle était si étroitement enveloppée de voiles qu’on ne distinguait que ses yeux.

Elle étreignit Lancelot, tout armé, et la dame de Malehaut en fit autant avec Galehaut ; mais la reine souffla à l’oreille de Lancelot qu’elle le guérirait complètement avant le lendemain à moins qu’il n’ait une plaie mortelle, et il répliqua qu’il ne redoutait pas la mort, tant qu’elle le voudrait.


I wonder if we we’ll meet again
Talk about life since then
Talk about why did it ended

J’ai relu How to find Zodiac. C’est vraiment un de mes livres préférés.

J’ai perdu le rythme de mes journées, je me réveille en vrac beaucoup plus tard que d’habitude, je dors mal, je me traîne, je ne sais pas quoi lire, je ne sais pas quoi faire, tout sur mon ordinateur m’ennuie, je ne parle à personne.

Il y a dix ans les librairies indépendantes étaient l’alternative aux prix littéraires et à la presse grand public. Aujourd’hui les choses ont changé. Par exemple les librairies indépendantes se réjouissent que Kevin Lambert soit sur la liste du prix Goncourt et du prix Médicis. Spoiler alert pour ceux qui n’ont pas suivi mais si c’est sur la liste du Goncourt, ce n’est plus alternatif, c’est normé (genre on ne peut plus normé).

Toutes les extrémités deviennent la norme. C’est le principe du capitalisme. L’alternatif c’est un travail continu.

Donc la question : où sont ses nouveaux espaces de défense ?

Et aussi : arrêtez de vous penser edgy quand de toute évidence vous partagez les goûts de Éric-Émmanuel Schmitt et Philippe Claudel.

Pour un web désencombré

Entre la publicité, l’économie de l’attention, le streaming, les images : il est devenu de plus en plus difficile de se livrer à la première vocation du web : chercher, trouver et lire des contenus pertinents.


J’ai gagné en 2017 une résidence d’écriture à la Marelle à Marseille. Je n’ai toujours pas eu l’occasion d’y aller.

Ce libraire se félicite chaque semaine du top ventes de sa librairie, qui est le même que celui d’Amazon.

La meilleure façon de devenir millionaire c’est de vendre des formations qui expliquent à des gens comment devenir millionaire sans qu’ils le deviennent jamais.

Les gens sont moins dans ce : bon on fait les choses à la cool, on fait la grève, on va manifester. Tout le monde charbonne. Et c’est vrai que cet esprit du travail en Suisse moi c’est un des aspects qui m’a vraiment marqué, que j’ai beaucoup kiffé, en plus du bon salaire.

C’est bien t’as le bon mindset. C’est pas parce qu’on gagne plus qu’on doit dépenser plus.

Une chambre à 130 € au Novotel. Sur le rooftop avec les abonnés.

Je faisais du dropshipping et maintenant je switch sur de l’ecommerce pur et dur. Je suis pilote de ligne, et puis je suis en train de développer un business en ligne en parallèle. Je veux aider les gens à lancer et développer des side project. Mon but c’est vraiment d’atteindre les 10 000 € par mois.

Créer un réel réseau pour tout exploser financièrement.

Cette phrase me fait kiffer, et elle est véridique.

When You’re Small


Un scientifique a été filmé en slip dans sa cuisine pendant un duplex télé. L’angle de la caméra est en contre-plongée sous le slip.

Nicolas Mathieu il gonfle à mort.

Heureusement on peut toujours compter sur Eric Pessan pour mettre de la nuance dans un post Facebook rédigé dans la milliseconde de temps libre disponible entre l’écriture de son 321 et 322ème livre.

Jeu des 7 différences entre Nicolas Mathieu et Eric Pessan (niveau expert).

Toujours un peu lassé de voir que tous les bouquins en littérature de l’imaginaire sont écrits comme si on vivait en 1855.

La gestuelle du pathos, dans sa recherche de l’expressivité maximale, se tient toujours à la limite du ridicule. Qu’on introduise la distance ironique dans une scène pathétique, et elle bascule franchement dans le comique. […] La gestuelle pathétique, considérée sous un autre angle (ici celui de la vraisemblance), tourne à la plaisanterie.


Des fois j’ai tellement hâte que vous lisiez Casca la couronnée. Et des fois j’ai tellement peur aussi.

Tout ce que j’écris est sincère.

Je le dis avec mes mots et mes images et je ne pourrai jamais le dire autrement. Il y a dans ce livre parmi les plus belles choses que j’ai écrites de ma vie.

C’est mon rêve que vous l’aimiez.

Le monde, tel que le perçoit le regard pathétique, se caractérise par son instabilité : l’ordre peut à chaque instant se retourner en désordre, et l’harmonie en convulsion. […] Mais ce chaos n’est pas celui de la torsion baroque qui récupère dans la courbe un reste d’idéal et d’harmonie. C’est celui de la distorsion qui décompose le sens et le temps en lignes brisées, dont l’oeil doit retrouver la cohérence. – Anne Coudreuse, Le goût des larmes au XVIIIe siècle.


J’ai réussi à régler mon problème de CSS en y travaillant à tête reposée.

On regarde le live action de One Piece avec Cécile et des fois on a envie de pleurer et des fois on rit.

Même si je les lis en scan, j’ai envie de les acheter pour les relire depuis le début (qui est en fait beaucoup plus tragique que la suite, arc Marineford exclus).

« C’était pas drôle de cette façon-là, monsieur Frodo. C’était bizarre. Vraiment pas normal, si je rêvais pas. Et vous feriez mieux de l’entendre. Eh bien, voilà : j’ai vu une bûche avec des yeux ! »


C’est vraiment hyper bien Le Seigneur des Anneaux. J’ai un peu de mal à m’arrêter de lire.

Sinon rentrée difficile. Aucune envie de bosser.

J’ai acheté Sea of Stars. J’espère avoir le temps d’y jouer bientôt.

Mes recommendations YouTube n’ont plus aucun sens.

Mais où trouverai-je le courage ? demanda Frodo. C’est ce dont j’ai le plus besoin. – J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux (trad. D. Lauzon).


Carte du 25-08-2023 : pas noté les coups.

Impressions : j’ai rencontré Victor au départ du trou 1. Il était avec son chien et attendait de s’incruster entre deux départs. Je lui ai proposé de jouer avec moi et il a accepté en précisant juste qu’il aimait pas les gens qui lui prenaient la tête. Quand je l’ai complimenté pour un beau coup au départ du trou 3 il m’a dit de pas faire de commentaires. Il m’a dit qu’il essayait de se détacher de l’esprit de compétition. Au départ du trou 5 il s’est caché derrière des arbres pour faire des pompes et de la méditation. Il a vu que je l’avais vu. Son chien faisait toujours un petit son au moment où il tapait sa balle donc il a fini par s’énerver contre lui. À la fin des 9 trous il m’a laissé son numéro et m’a dit que je pouvais l’appeler si je voulais rejouer avec lui. Je l’ai écrit dans l’appli Notes de mon iPhone mais le correcteur orthographique a fait une erreur sur son nom de famille. Il a écrit volé on. Il m’a dit aussi que son père connaissait bien les propriétaires, et qu’il écrivait des poèmes mais qu’il avait pas envie de les faire lire aux autres. Finalement on a joué 18 trous et après il m’a proposé de boire une bière mais le bar du club-house était fermé. On s’est séparés sur le parking.


À propos d’un livre qui vient de sortir, une lectrice dit qu’il pose des questions essentielles comme la transmission de l’amour du théâtre d’un père à sa fille.

Ce qui me semble être une question pas essentielle du tout.

Ou en tout cas beaucoup moins essentielle que : pourquoi quand je suis au bureau je pense que je serais plus heureux à jouer à la Switch chez moi ?

banlieue ou suburb

Un petit cocktail en rooftop.


On tourne un clip, dit Tapion. Passez pas devant la caméra.

Une jeune chanteuse est assise devant un piano en plein milieu d’un boulevard de Miami. Elle bouge les lèvres et fait semblant de jouer sur une bande-son pré-enregistrée. Elle fixe l’objectif de la caméra. Pour l’instant c’est pas dingue mais il y aura pas mal d’effets en post-prod.

Tapion cherche une ambiance MTV 1999.

Le genre d’ambiance 100 % mélancolique.

La chanteuse s’appelle Guns Akimbo. Pour l’instant elle n’a pas encore fait de hit, mais elle espère que ce feat avec Coltrane 3000 lui permettra de signer un contrat avec une grosse maison de disque de Miami.

Une maison comme Rose Records, Shadow LTD ou Cosmo Disc.

Mais ce rêve ne se réalisera qu’à une seule condition : le clip doit faire plus de 20 millions de vues.


Je me rends compte que je suis en fait très seul sur Internet. Avant je parlais beaucoup sur MSN Messenger et sur le forum de Golden Sun et sur yAronet et sur Dofus et sur Gmail.

Maintenant je ne parle plus à personne nulle part et personne ne me parle non plus. Aucune fenêtre ne s’affiche qui me demande sa va.

Je regarde des vidéos ou des lives de gens qui ne me parlent pas.

Je n’ai plus de pseudos.

Plus rien à cacher.

Elle a les cheveux roux mi-longs plaqués en arrière avec un gel effet mouillé, du gloss, un débardeur rouge sur un haut en dentelle noir, un pantalon en velour et des bottes avec des motifs de lys gravés dans le cuir.


Les libraires ne savent plus quoi dire pour convaincre que les nouveaux livres valent le coup.

En tout cas rien ne me convainc.

Moins je m’intéresse à la littérature et moins elle m’intéresse. Il n’y a rien de neuf. C’est un art pour les vieux où les jeunes adorent leur plaire. On dirait que tous les jeunes veulent être vieux direct. C’est une dinguerie.

Dans les événements littéraires il y a masse de vieux qui viennent écouter les jeunes et aspirer toute leur énergie vitale. Ils se servent des chaises en plastique pour augmenter leur pouvoir.

Ils ne veulent surtout pas qu’on joue à la console, ni qu’on fasse une tournante de ping-pong.

Ils veulent des conférences, des linéaires de tables de dédicaces, des références accessibles et des sièges confortables. Ils veulent avoir le choix, un dépliant en papier avec des résumés sympas et que les horaires leur permettent de passer d’une salle à l’autre sans se presser.

Ils veulent qu’on soit poli.

Ils veulent tuer le fun.

Ils veulent que le fun de la littérature soit anéanti et remplacé par la culture. Ils se servent du pouvoir des chaises en plastique et des nouveautés en librairie pour accomplir leur plan.

Les vieux c’est le boss de fin.

Celui avec 3 transformations successives.

J’ai un bon équipement et tous les coeurs au max. Je suis prêt à ouvrir la porte. Je sauvegarde et j’y vais.

You Gotta Be

On the television, an animated film flickered and sputered with epileptic vim, windmilling geometrics intercut with letters and live-action racecar images. – Donna Tartt, The Goldfinch.


Siméon m’a envoyé par email une calligraphie du titre de mon prochain livre. Ce n’est pas exactement le titre parce qu’il s’intitulera Casca la couronnée et pas Casca et la couronne (qui était le titre de travail), mais il n’empêche que c’est mon premier fanart.

Carte du 13-08-2023 : 6-3-5-4-5-5-4-7-5

Impressions : joué à la Corbinais pour la première fois depuis plus de dix ans (c’est le club où j’ai appris à jouer au golf). Le parcours n’a pas beaucoup changé. J’ai bien joué dans l’ensemble, je me suis beaucoup plus appliqué, avec tous les greens en régu au putt. À chaque fois qu’un coup me mettait dedans, c’était au fer. Que ce soit au 3 alors que j’avais fait une très bonne mise en jeu, ou sur le 8 où je me fous dans l’obstacle d’eau. J’ai fini le parcours avec Jean-Philippe, rencontré sur le green du trou 5 et qui est reparti dans son SUV Peugeot.


Des fois j’imagine le visage que les gens me donnent quand ils ne connaissent que ce que j’écris.

À chaque fois c’est mon vrai visage.

Selon cette grille, je serais un Pokémon de type Plante/Combat, donc soit Viridium, soit Blindépique, soit (mon préféré) Chapignon.

Carte du 07-08-2023 : 7-4-4-6-5-4-4-4-5

Carte du 09-08-2023 : 6-4-5-5-6-4-5-2-5

Impressions : les deux semaines de pause m’ont fait du bien. J’ai l’impression d’arriver moins stressé sur le parcours. J’ai aussi récupéré un Driver et un Bois 3 qui me permettent de faire de meilleures mises en jeu sans avoir à forcer sur le Fer 5 (que je tape mal). De très beaux coups sur certains trous : un Driver surpuissant pour attaquer un Par 4 au Pitch, et un Fer 8 magnifique qui me permet de faire birdie. J’étais beaucoup plus assuré aux approches et au putt, ce qui m’a permis de rattraper certains mauvais coups de fer. J’ai aussi joué plus réaliste : moins de coups bizarres, volonté de privilégier du jeu droit et de bien me placer. Encore de grosses difficultés au fer, tous mes coups à peu près finissent à 100m, que je tape un 9 ou un 5. En tout cas c’est beaucoup plus enthousiasmant.


Red sort du boulot la dernière. Elle ferme à clé et marche sur le parking à moitié vide pour rejoindre sa voiture. C’est un soir de semaine donc il n’y a déjà presque plus grand monde dans les rues.

Elle roule et se gare sur le parking d’un bar à la sortie de Myriad Pro qui sert les gens de passage.

Il y a déjà des personnes installées dans la salle, mais toutes les tables ne sont pas occupées, et les tables occupées ne le sont que par une ou deux personnes max.

Red s’installe au comptoir.

Elle commande un truc à boire.

Elle est dans le même mood que toutes les autres personnes dans la salle. Elle regarde son verre quand elle ne boit pas ce qu’il y a dedans. Des fois elle regarde un peu la télé installée dans un angle en hauteur. Des fois elle regarde dans la salle mais sans rien regarder en particulier.

Quand elle a fini son verre elle laisse des pièces sur le comptoir et retrouve sa voiture.

En dehors de Myriad Pro il n’y a vraiment plus personne.

Il vaut mieux rentrer chez soi.

Elle se gare dans l’allée en gravier qui mène à son garage. Elle sort de la voiture et regarde les maisons des voisins. Toutes les lumières sont éteintes et tous les volets sont baissés.

Elle passe par le garage où elle enlève ses chaussures et laisse son matériel médical.

Elle ouvre la porte qui donne sur la cuisine, allume la lumière.

Les pièces sont toutes vides.

C’est chez elle.



Fini ma relecture des Journaux de Kafka dans la traduction de Kahn. J’ai mieux aimé que quand je les ai lus la première fois dans une autre traduction, qui s’appelait Journal. C’était il y a quelques années. C’est un journal inégal mais c’est le principe d’un journal.

J’ai voulu faire une modification CSS dans le menu en haut mais la mise à jour ne se fait pas comme je veux et je ne sais pas pourquoi et j’ai la flemme de comprendre pourquoi. Donc je laisse sans être satisfait du résultat (ce qui ne me ressemble pas).

Avant de me mettre sur Miami = Paradis, j’aimerais bien vivre quelques temps (une ou deux semaines) dans la villa d’une personne riche, elle-même située dans un quartier de villas, mais je ne connais personne de riche à ce point. Genre dans un endroit comme Sophia Antipolis ou dans une banlieue riche d’une grande ville européenne.


J’ai pris le temps de rétablir les sauts de ligne dans la page de l’année 2022.

Comme je n’ai pas de système de commentaire sur les Relevés, j’imaginais réaliser une mise en forme spéciale pour intégrer les emails qu’on m’envoie à la suite de textes écrits ici. Il faudrait l’accord de la personne qui m’écrit, et le pseudo sous lequel elle souhaite apparaître, mais c’est faisable.

Je réfléchis depuis longtemps à la place des autres.

De : Pikachu
Salut Quentin. J’ai vraiment bien aimé ce texte, même si à mon avis tu pourrais faire beaucoup mieux. Pika pika.

Remplacer la cagoule de Brion par un casque de moto.

Du point de vue de la littérature mon destin est très simple. Le don pour représenter ma vie intérieure onirique a repoussé tout le reste dans l’accessoire et ce reste a dépéri d’une façon terrible et ne cesse de dépérir. Rien d’autre ne pourra jamais me satisfaire.


Building a Mystery

salut
je suis repassé dans le quartier
j’ai vu la façade de ta maison
qui n’a pas changé
j’ai imaginé
entrer dans ta chambre
te voir allongée sur le lit
en train d’écrire sur ton vieux Samsung
des messages à ton crush
et ne pas faire attention à moi
parce que je n’avais pas le courage
de te dire les choses que je voulais te dire
et que je regardais tes dents
qui passent l’une sur l’autre
j’ai imaginé
m’assoir près de la fenêtre
qui donne sur le jardin
et faire comme si j’avais une place
dans ta vie
même quinze ans plus tard
je me souviens
du sens de la lumière
et de l’ombre que mon corps faisait
à plat sur le parquet
près de tes vêtements et de tes livres
en vrac


Le fichier sur lequel j’ai écrit Casca date du 25 février 2021.

Sans compter tout ce qui est déjà mis en place dans Rivage, et toutes les corrections à intégrer après les différentes lectures de Benoit, il m’aura donc fallu 2 ans et 5 mois pour l’écrire.

Je ne sais pas ce que cette durée dit de mes capacités de création.

Surtout ne pas surestimer ce que j’ai écrit, cela ne fait que mettre hors d’atteinte pour moi ce qu’il y a à écrire.


Samedi 22 juillet 2023 : fin de Casca et envoi du manuscrit à Benoit.

Pour vous, RDV en 2024.

Il n’y a que par la conscience de soi qu’on s’améliore.

Un truc hyper random.

Carte du 17-07-2023 : nulle, rien à en tirer.

Impressions : horrible niveau de jeu, plusieurs trous abandonnés. Un Par 5 où chaque coup était une tope. Pas de conscience des putts. Les approches rattrapent un peu le reste. Je me sens totalement perdu dans mon geste, je ne sais pas quand accélérer, quel rythme mettre à quel moment. J’ai l’impression de forcer, de ne pas regarder ma balle, de me relever tout le temps avant la fin du geste. Je n’arrive pas à tourner les hanches à cause des douleurs que je me traîne depuis janvier. J’ai mal aux mains. Je ne comprends pas comment les autres font.


Carte du 14-07-2023 : 6/5/5/6/5/5/6/4/5

Carte du 15-07-2023 : 5/4/5/7/7/5/6/5/5

Impressions : manque de régularité et de précision sur le jeu long. Les balles qui partent correctement au practice sont toutes topées sur le parcours. Sentiment d’être perdu dans mon geste parce que je le réfléchis trop (en reconstruction ?). Frustrant de savoir que je peux gagner un ou deux coups sur la plupart des trous avec un peu plus d’adresse. Le problème de vieillir c’est qu’on veut trop être conscient.

Chamber Of Reflection


J’ai remarqué que je lisais en fait assez peu de blogs.

La raison principale : je n’y trouve pas les gens sincères.

Il y a forcément quelque chose d’inconfortable à dévoiler des événements intimes, vécus ou ressentis. Mais c’est cet inconfort qui crée à mes yeux la qualité du récit de soi en ligne. Une forme introuvable ailleurs parce qu’elle s’élabore en temps réel dans un impensé trouble de la présence de l’autre.

Je sais que les Relevés sont souvent perçus comme addictifs parce que les témoignages comme la fiction naviguent dans cet espace vibratile. J’y dis des choses vraies que je ne pourrais pas dire en vrai. C’est une forme de sincérité à la hauteur de la confiance que j’ai envers les personnes qui me lisent.

C’était pas inné : les premières années sont pleines de postures. Mais j’ai travaillé à m’en dégager.

Ceux qui sont fâchés par ce qu’ils ne trouvent pas à leur convenance ne cherchent pas à comprendre qui je suis, ce que j’écris ni où ils sont.

Ils ne comprennent pas le pacte qui nous lie.

Pour les autres c’est une occasion de découvrir plus que ce que la plupart des humains qu’ils côtoieront dans leur vie leur dévoilera.

C’est l’occasion d’observer un contemporain vivre.

Et puis il y a une autre raison : les gens ne comprennent pas vraiment comment écrire pour Internet. Même au bout de 23 ans ils n’ont pas compris. Donc c’est souvent soit trop long, soit pas bien découpé, ni bien rythmé, ni bien formulé.

En fait les gens voudraient trop qu’Internet soit un livre.

Mais c’est une erreur : c’est mieux qu’un livre.


J’aime les couleurs que je vois pendant que je fais mes balades à Los Angeles.

Cette semaine j’ai repris un abonnement au golf. J’ai été jouer trois fois les trois derniers jours.

Je reprends mon handicap de l’époque. Quand je dis de l’époque, c’est vrai : 2005. J’avais mon meilleur niveau à 14 ans.

7 ans avant que je commence les Relevés. La littérature n’existait pas pour moi. Je n’avais rien lu. YouTube n’existait pas non plus. On faisait des sites. Quand je rentrais chez ma mère je regardais M6. Je jouais à Pokémon Saphir.

Je me sentais seul.

Certains soirs après les cours ma mère me déposait sur le parcours et j’y passais deux heures. Personne d’autre ne jouait en semaine. Elle revenait me chercher vers 20 h. Il faisait nuit. J’attendais sur le parking.

Je ne pensais à rien.

Je n’imaginais pas ce que serait l’avenir.

Je ne savais pas que je retrouverais les mêmes gestes 18 ans plus tard. Les deux états de ma personne marchant sur les mêmes fairways entretenus pareil, dans un tunnel mental qui survole le temps et où circule la même tristesse.


Je vais vous raconter un truc qui m’est arrivé la semaine dernière.

À la Maison de la Poésie il y a parfois des gens qui me parlent de mon travail d’écriture, alors que ce n’est pas l’endroit adapté. Mais je ne peux pas leur en vouloir, ils ne se rendent pas compte qu’ils ne s’adressent pas à la même personne.

Je me retrouve dans une situation où une jeune autrice que l’on emploie pour animer des ateliers d’écriture me dit : en ce moment je lis un livre super, La Dramaturgie, de Yves Lavandier, je sais pas si tu l’as lu.

Et moi qui pense qu’elle me parle de ce livre en lien avec les activités de l’association, je lui dis : ah oui non, tu sais on a vraiment que de la poésie dans la bibliothèque.

Et elle qui comprend que je n’ai pas compris qu’elle me parle de ce livre non pas en lien avec les activités de l’association mais avec mon travail d’écriture me dit : ah non mais comme je sais que tu écris aussi, je me suis dit que peut-être que ça pourrait t’aider.

Et c’est à cet instant que j’ai compris que je n’étais vraiment personne en tant qu’auteur.

J’écris depuis plus de 10 ans, j’ai publié 4 livres, 2 traductions, et X textes en revue, mais quelqu’un qui a publié un roman il y a trois ans et deux textes en revue pense que j’ai peut-être besoin d’aide pour écrire. L’aide étant : un livre intitulé La Dramaturgie, écrit par Yves Lavandier.

Je me doute qu’elle ne pensait pas à mal.

Mais si elle avait lu mes livres elle comprendrait qu’un livre comme La Dramaturgie, écrit par Yves Lavandier, ne peut pas m’aider à écrire.

Le genre de livre qui m’aide à écrire est plutôt l’intégrale de Jojo’s Bizarre Adventure.

C’est évident : j’ai été blessé dans mon orgueil. D’abord parce que j’étais considéré comme un amateur qui a besoin d’aide pour écrire. Et ensuite parce que ce conseil montrait une méconnaissance complète de mon travail, de mes outils et de mes obsessions.

J’ai pas de conclusion satisfaisante à fournir à cette anecdote. Si je me sentais pas si fragile, peut-être que ça m’aurait fait moins mal.

Billy Idol – Eyes Without A Face (Official Music Video)


Tu ne peux pas donner de surnom à un POKéMON échangé.

L’amour du premier DRESSEUR de ce POKéMON est contenu dans ce surnom.

Il reste quelques trous et une relecture générale à faire, mais Casca est terminé.

Je sais que personne ne me félicitera de l’avoir fait, alors je me félicite moi-même : bravo d’avoir bien travaillé, bravo d’avoir fouillé aussi loin au fond de toi, bravo d’avoir cherché des formes pour faire comprendre aux autres ce qui se passe dans ta tête et dans ton coeur. Tu peux être fier de toi. Ce soir tu peux te coucher et t’endormir sans avoir honte.

Tu peux être heureux d’avoir fait ta part du chemin.

La lampe à incandescence allumée, l’appartement silencieux, l’obscurité dehors, les derniers moments d’éveil me donnent le droit d’écrire, et même si c’est tout à fait pitoyable. Et ce droit je l’utilise vite. Voilà donc ce que je suis. – Franz Kafka, Journaux (trad. R. Kahn).


C’est le TUNNEL MERAZON là-bas. Au début, de nombreux ouvriers perçaient les rochers avec d’énormes engins. Mais nous avons dû arrêter. On s’est rendu compte que les travaux avaient un effet négatif sur les POKéMON sauvages de la région. Maintenant, nous n’avons plus rien à faire, à part flâner.

Tibo Inshape fait une prière en voyant une photo de GMK sur son lit d’hôpital.

J’approche de la fin de Casca.

J’ai lu L’École de Topeka de Lerner et je peux pas m’empêcher de penser que ses romans sont du Wallace en moins bien. Les thèmes, le style, l’énergie. Je m’y ennuie beaucoup, je trouve tout écrit à plat, avec un angle parfois franchement didactique. Enfin bref, j’avais déjà eu le même feeling avec 10:04, je me ferai plus avoir.

Lundi dernier j’avais rendez-vous chez l’osthéopathe à cause de douleurs aux cervicales, dans le bas du dos et dans les hanches.

Vers la fin de séance il a manipulé mes cervicales d’une façon qui a déclenché des pleurs que je n’arrivais pas à contrôler.

Je ne pensais à rien de spécial, dans le sens où je me souviens lui avoir dit après la séance que je ne voyais que du noir, mais j’étais triste. Ou plutôt, une tristesse d’il y a très longtemps est remontée comme si un canal s’était ouvert à l’intérieur de moi.

J’avais ma tête dans les mains de l’osthéopathe et je n’arrivais plus à m’arrêter de pleurer. Je me suis caché le visage avec mes mains parce que j’avais honte d’être dans cette situation. J’avais honte d’être triste et de l’être .

J’avais honte d’avoir mal.


Cette vidéosurveillance d’un supermarché du Wyoming datant du 27 août montre les dernières images de Gabby Petito vivante.

Ce même jour, une famille de passage au parc de Grand Teton filme le van blanc sur le bas-côté d’une route.

Le 19 septembre, le corps de Gabby Petito sera retrouvé non loin du véhicule.

Le 20 octobre, des restes humains correspondant à Brian Laundrie sont retrouvés dans un marécage en Floride.

À proximité, les enquêteurs découvrent un sac à dos ainsi qu’un carnet.

Mon visage se reflète dans l’eau. Je vois un grand sourire plein d’espoir. Ça pourrait aussi être l’expression d’un silence lugubre luttant contre la peur.

Qu’exprime le reflet de ton visage ?


Astérion dit : alors petite déception du côté des cartes Pokémon. Il y avait des promotions dans les Carrefour. Ils proposaient à -50 % les boosters et les tripacks des générations sorties avant Violet Ecarlate. Donc il y avait des Poing Fusion, Tempête Argentée, ils avaient bradé à -50 %, des boosters à 3,50, des tripacks à 9 ou 8 €. Et à Givors, le rayon dépouillé.

Son frère dit : alors je te le donne en mille, j’ai une connaissance qui était à euh Carrefour L’Isle-d’Abeau elle en a trouvé.

Ah d’accord, dit Astérion.

Mais c’était dans le rayon tout au fond, dit son frère. Au rayon tout au fond à 10h30.

Aaaah zut, dit Astérion. J’y suis pas allé. C’était tout au fond, dit son frère. Astérion dit : ils les ont pas mis je les cherchais en plus. Bah elle en a trouvé, dit son frère.

Et elle a tout pris ? dit Astérion. Euh nan, dit son frère, parce que quand elle a vu il y avait un mec avec un caddie rempli à ras bord.

Le frère d’Astérion rigole.

Astérion se tape le front.

Il dit : aaaaah voilà l’erreur, erreur de débutant. C’est pas grave de toute façon. De toute façon moi aussi, dit son frère.

Et toute façon, dit Astérion, je crois, imaginons que j’aurais récupéré le stock, le temps de passer en caisse, enfin parce que moi j’allais tout récupérer, je m’embêtais même pas, eh ben j’aurais peut-être pas eu le temps d’aller faire les autres magasins dès l’ouverture.

Exactement, dit son frère. C’est ça. C’est des choix à faire.

Alors, dit Astérion. Son frère dit : mais euh, juste ouais mais voilà, pour les cartes Pokémon.

Eh bah c’est pas grave, dit Astérion.

Son frère dit : mais une anecdote par rapport aux cartes Pokémon, en fait j’étais au Cultura, et en fait bah on a tous couru, et la vendeuse en mode y a pas de cartes Pokémon.

Ils rigolent tous les deux.

Astérion dit : parce que justement vous vous souvenez la dernière fois donc c’était le Cultura de Saint-Priest, y avait les Pokébox à -70 % et là ça a fait le tour. Ouais, dit son frère, c’était des Mentali V et des Noctali V.

Voilà, dit Astérion. C’était des Pokébox à 7 €, 7, 7,50 €, 8 €. C’est ça, dit son frère, 9 € même. Ouais, dit Astérion. Et c’était sûr que là les gens ils allaient se ruer. Ils se demandaient ouais y a encore des Pokébox là ?

Eh bah non, dit-il. Y en avait pas cette fois-ci.

Bon, dit son frère, commençons.


Le pois magique qui exauce tous les voeux est la Végétoile.

Pour que la force mystérieuse de la Végétoile ne tombe pas en de mauvaises mains, nous l’avons conservée à l’abri dans ce château.

Même les plus grands médecins ne savent pas comment faire sortir un ver hilaro.

Si la reine boit du soda hilaro qu’on trouve dans le Bois du rire, elle devrait pouvoir cracher le ver.

Le créateur du soda hilaro est Baramkar, le propriétaire de la fabrique.

Tout ce qui est à la mode finit par ne plus être à la mode.


En ce moment j’écris des chapitres tellement intenses pour moi que je suis au bord des larmes presque à chaque fois.

Je pensais pas parler de ces choses-là en commençant Rivage.

Je ne pensais pas trouver ce que j’y ai trouvé.

C’est très difficile d’accepter ce qu’il y a sous les couches et les détours successifs. C’est difficile aussi de revenir à la réalité et de parler aux gens autour de soi.

C’est une douleur que j’ai depuis toujours.

La seule que personne n’a jamais compris.

J’espère qu’après ces livres certains comprendront.


Chaque chapitre que je termine est une étape de plus vers la joie.

Avant j’avais tendance à plus considérer les Relevés comme un espace où tout est possible. J’écrivais plein de trucs différents sans trop me prendre la tête. Maintenant j’écris moins c’est clair. Je me pose peut-être moins de questions aussi. Je fais mon truc. Je suis dans le rang. Et en même temps ici c’est mon seul espace de vie artistique. Je ne suis présent et on ne me rend présent nulle part ailleurs. Si je laisse aussi tomber les Relevés je n’aurai plus rien pour me défendre et lutter contre l’oubli. Un livre de temps en temps ne suffit pas.

Alors qu’est-ce que je pourrais faire.

Comment est-ce que je pourrais lui redonner de la valeur.

Quelles histoires je pourrais raconter.

Il y a peu de temps, nous sommes allés au Royaume de Végésia ! Il y avait beaucoup de choses à voir : des montagnes, des bois, des mers, des déserts…


Mise à jour concernant la boule à l’arrière de ma tête : c’est un tendon enflammé.

Un tee-shirt blanc avec un serpent en mousse cousu sur l’épaule, un bermuda, des sandales à scratch et une casquette Titleist.

Nom de personnage : Tapion.

Des Solero Shots et une paire de Nike Total 90.

Grâce à mon joli POKéDEX, je découvre qui est fort et quelles sont toutes les évolutions. Je vais à la LIGUE POKéMON pour détrôner le CONSEIL 4. Je serai bientôt le DRESSEUR le plus puissant du monde.

Pour une fois j’ai un peu complexé en voyant l’équipe de Régis à la Sylphe SARL.

Quant à mes efforts littéraires, je n’en fais pas grand cas — et ils ne valent pas non plus la peine qu’on en ait honte. Ils auraient été meilleurs, je pense, s’ils avaient été écrits dans des circonstances plus favorables. Je n’ai pas eu d’encouragement du dehors — pas eu conscience que le public aimerait ce que j’écrivais, ni grand espoir ni désir très passionné qu’il le fît.


Choses trouvées dans le grenier : figurine de Carapuce, stickers de Roucoups, Roucarnage, Electhor et Florizarre, carte Dresseur Pokédex : Regardez jusqu’à 5 des 5 premières cartes du dessus de votre deck et triez-les comme bon vous semble.

Les gens qui voudraient qu’on les lise ne lisent pas.

Je me dis que j’écrirais bien des textes pour des petits livres qui reprennent à 100 % la maquette d’une notice de jeu Game Boy : format rectangulaire, 50 pages max, papier glacé pour la couv, noir et blanc à l’intérieur, quelques illustrations, des titres, etc.

Et en faire une série.

Bientôt, Scott repeindra cette triste histoire d’une nouvelle couleur, plus vive.

J’ai fait de moi un captif et me suis mis dans un donjon, et maintenant je ne trouve pas la clef pour m’en tirer — et si la porte était ouverte, j’aurais presque peur de sortir. – Nathaniel Hawthorne, Monsieur du Miroir (trad. P. Leyris).


Laura V., jeunisme et wokisme réunis, boboïsation des plumes, crachats au visage de tant de talents ignorés.

Quelques vagues recueils chez un éditeur ´reconnu´, un p’tit tout à la Villa (mafia) Médicis et voilà la donzelle propulsée.

Je suis aussi poète Prix Sully Prudhomme 2022 de la Société des poètes français. Je sais reconnaître la qualité d’une écriture quelle que soit la forme qu’elle prend.

Mother 3 est un jeu d’autant plus difficile pour moi que je n’ai aucun sens du rythme. Aussi tous les combats sont laborieux.

Il affole les compteurs de la machine à rêves.

Une chambre parfaitement calibrée pour un enfant en bas âge.

Quoi qu’on fasse, cette Vie est une Fiction,
Composée de Contradictions. – William Blake, Écrits prophétiques des dernières années (trad. P. Leyris).


Quand j’ai le cerveau vide d’idées, je me sens triste et seul.

On peut oublier les bonnes choses.

On peut sûrement faire pareil avec les choses tristes, aussi.

Tout le monde a le pouvoir d’oublier.

It’s not easy to give. I’m sorry I couldn’t hold the breach. And you don’t have to trust me anymore.

Et j’ai aussi certainement la puissance d’imaginer ; car encore qu’il puisse arriver (comme j’ai supposé auparavant) que les choses que j’imagine ne soient pas vraies, néanmoins cette puissance d’imaginer ne laisse pas d’être réellement en moi, et fait partie de ma pensée. – René Descartes, Méditations métaphysiques.


Tout devient inspirant par qui inspire.

Casca sortira début 2024.

Je suis trop content parce que j’ai réussi à me procurer une cartouche mod de Mother 3 avec une fantrad française. J’y jouerai quand j’aurai un peu plus de temps.

Par contre, aucune nouvelle de ma commande de Mario et Luigi Superstar Saga.

Il y a un livre de Fernanda Melchor à paraître qui s’appelle This is not Miami. J’ai pas lu ses autres livres parce qu’ils ont l’air nuls.

À Japanim pendant que je regardais dans les rayons le libraire a dit à la libraire que chez lui c’était minimaliste. Dans son appartement il a juste une télé et un meuble télé. Il pose ses mangas par terre. Il s’assoit par terre aussi.

Il vit encore du mythe fondateur qu’il y a un lieu du vrai (on publie encore, à son époque, des cartes du paradis terreste), il en possède intérieurement une « vraie copie » tirée du « vif original » évangélique, et il en cherche l’emplacement, mais avec la surprise (et l’irritation) croissante de constater que ce n’est « pas ici », ni « là », ni ailleurs.


Valouzz dit : et là, je l’ai regardé, il m’a regardé, on s’est regardés. Woaw. C’était. Je m’en souviendrai toute ma vie. Je sais pas comment l’expliquer. C’était. J’étais en mode putain c’est mon gosse et il compte sur moi, et en fait il me parlait à travers son regard, c’était quelque chose.

Il sort un tenders du bucket KFC et en mange un bout.

Il dit : franchement, je pense que j’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie.

Il finit le bucket et le range dans le sac papier qui est posé sur le siège passager de son Audi s63 AMG.

Il décapsule une cannette de Perrier.

Il dit : enfin bref les amis. J’ai hâte de voir l’évolution, je suis dans la totale inconnue.

En outre, le tantrique, aussi bien que l’alchimiste, s’efforce à dominer la « matière » : ils ne se retirent pas du monde, comme l’ascète ou le métaphysicien, mais ils rêvent de conquérir le monde et d’en changer le régime ontologique.

La transmutation, l’opus magnum qui aboutit à la Pierre philosophale, s’obtient en faisant passer la matière par quatre phases, dénommées, des couleurs que prennent les ingrédients, mélansis (noir), leukosis (blanc), xanthosis (jaune) et iosis (rouge).

*Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem (« Visite l’intérieur de la Terre, et par la purification tu trouveras la Pierre secrète »).


C’est rempli de mots et de chiffres incompréhensibles.

Les livres coûtent trop cher. Même moi j’ai la flemme de les acheter.

Une belle image d’un POKéMON. Il semble heureux.

C’est un téléphone. Il vaut mieux ne pas l’utiliser.

Il y a plein de petites lampes qui clignotent.

C’est une sorte de plan. Il y a quelque chose d’écrit dessus.

Rien de mieux qu’une vie de criminel pour se sentir vivant !

Pour vous dire où j’en suis : j’ai écrit un chapitre de Casca en écoutant Fix You de Coldplay.

Il y a en moi comme la vague réminiscence d’un endroit très éloigné, qui existait il y a très, très longtemps. Peut-être ne sont-ce là que des rêves, que j’ai faits autrefois et oubliés depuis. – Hedwig Dohm, Deviens celle que tu es (trad. M.-F. de Palacio).

Je découvre que seul me fascine et m’émeut ce qui se trouve de l’autre côté du réel. Une aspiration au lointain crépusculaire, au merveilleux.

Moi aussi j’ai cousu, et cousu, des vêtements pour mon roi du ciel.

C’est seulement que je me cache dans une peau étrangère.


J’étais chez mon père ce weekend.

J’ai ramené quelques trucs chez moi : des cartes Yu-Gi-Oh! dont Dragon Métallique, Monster Reborn, Ryu-Ran, une version japonaise en mauvais état de Sanga du Tonnerre, La Jinn le Génie Mystique de la Lampe, Titan Noir de la Terreur et Changement de Coeur, un tapis de cartes qui vient du Starter Deck Yugi, un CD-ROM Microsoft de Age of Empires II: The Age of Kings dans sa boîte avec le slogan BÂTISSEZ VOTRE ROYAUME ET PARTEZ À LA CONQUÊTE DU MONDE au dos, la boîte carton de Mario Kart 64 avec le manuel mais sans le jeu (qui est chez ma grand-mère), et la boîte complète de Pokémon Version Or Heartgold avec le Pokéwalker inclus.

J’ai tout rangé dans ma boîte Lego rouge qui est ma boîte à trésors.

Et pour nos 8 ans Cécile m’a offert une casquette avec le logo de la N64.

La promotion du sacrifice sanglant en tant que condition de toute création – aussi bien cosmogonie qu’anthropogonie – renforce les homologations entre l’homme et le Cosmos (car l’Univers, lui aussi, dérive d’un Géant primordial, un Macranthrope), mais, surtout, introduit cette idée que la vie ne peut s’engendrer qu’à partir d’une autre vie qu’on immole. – Mircea Eliade, Forgerons et alchimistes.


Je viens de me rendre compte que tous les retours à la ligne manuels de la page 2022 ont été supprimés. Je ne comprends pas pourquoi. J’ai la flemme de les rétablir.

Le GARDIEN du PARC SAFARI est vieux mais trop cool ! Ses dents sont fausses par contre.

Unpopular opinion : j’ai trouvé le dernier roman de Bret Easton Ellis très bien, même s’il a plein de raisons d’être mauvais. Par moments il m’a fait penser à du Bolaño.

Hier j’ai senti que j’avais une boule à l’arrière de la tête. Je pensais que c’était un cancer donc j’ai très mal dormi. En fait c’est un kyste.


Je fais tout rentrer dans mon système de pensée. Je ne crée pas de mythologie autour de mon travail. Je n’ai pas d’inspiration, pas d’intuition. Je ne me sens pas orienté par une force supérieure. C’est compliqué d’avancer, d’écrire. J’applique vite la méthode mais je mets longtemps à l’élaborer. Aucune phrase n’est là par hasard.

Tout à l’heure j’étais en train de lire et j’entendais les voisins jouer à Mario Kart. J’entendais tous les bruitages des objets et des personnages mais je n’entendais pas vraiment les voisins. À un moment mon voisin a dit qu’il s’était pris sa propre carapace. Je n’ai pas été surpris.

Have a Nice Life - Bloodhail

Je n’éprouvais aucun intérêt pour la réalité — et pourquoi m’aurait-elle intéressé ? Elle n’était pas construite pour moi, pour mes besoins, pour mes désirs. – Bret Easton Ellis, Les éclats (trad. P. Guglielmina).


Araki est en train de détruire la timeline post-Stone Ocean avec l’irruption de Rohan Kishibe dans The Jojo Lands. Je n’ai jamais eu autant envie de connaître la suite.

Quand je ne sais pas encore quoi écrire, j’écris ???. C’est mon repère pour dire que du contenu manque.

Le moment central de toute initiation est représenté par la cérémonie qui symbolise la mort du néophyte et son retour parmi les vivants. Mais il revient à la vie un homme nouveau, assumant un autre mode d’être. – Mircea Eliade, Initiation, rites, société secrètes.

Le Seigneur des Enfers est omniscient, les morts connaissent l’avenir.

Les yeux d’un homme en colère brillent, ses cheveux se hérissent.

L’obtention de la « chaleur magique » démontre d’une manière éclatante qu’on appartient désormais à un monde non humain.

Les « mystères du Royaume du Ciel » sont les « secrets » qu’un Roi communique seulement à ses proches, et qu’il cache aux autres sous la forme de parabole, « afin qu’ils voient sans voir et qu’ils entendent sans entendre ».

Lorsqu’une histoire locale devient histoire sainte et à la fois exemplaire, c’est-à-dire paradigme pour le salut de l’humanité tout entière, elle demande à être exprimée dans un langage universellement intelligible. Or, le seul langage religieux universel est celui des symboles.


Des figurines allongées dans des boîtes d’allumettes.

Je viens de finir d’écrire la 4ème partie de Casca. J’en suis à 59 481 mots. C’est vraiment un drôle de voyage.

Je me pose beaucoup de questions sur ma place parmi les auteurs et autrices de ma génération. On en a parlé samedi avec Cécile au restaurant, avant d’aller voir le concert de Tirzah. La seule conclusion : baisser la tête, continuer à travailler.

L’« expérience » qui spécifie les écritures mystiques a d’ailleurs pour caractéristiques majeures d’une part l’ego, qui est précisément le « centre de l’énonciation », et d’autre part le présent, « source du temps », « présence au monde que l’acte d’énonciation rend seul possible ».

Le « jeune garçon » du texte de Mons est l’un de ces ignorants « illuminés » qui en savent plus long sur Dieu que les savants.


elle prétends coder selon ses principes philosophiques et avoir vu la solution au crack denuvo dans une vision montrant la boite d’un jeu Dark Souls enchainée dans les airs avec des chaînes de caractères ?

In my cult you will learn everything about life and the universe, there will be daily gaming chats, puzzles, fun activies, my own music sharing and so on!…. Don’t be shy and come pay a visit, but make sure to pay your entry fee beforehand, thank you!. ;)

J’écris mes meilleurs livres dans des fichiers nfo.

La vidéo avec Nikos qui crie Personne ! et la foule qui applaudit sur le plateau de la Star Academy me fait toujours rire.

Le Mont Carmel est le fondement silencieux des langages qui en couronnent le sommet.

Chaque terme connoté par « mystique » devient en effet un roman policier en réduction, une énigme ; il oblige à chercher autre chose que ce qu’il dit ; il induit mille détails qui ont valeur d’indices. – Michel de Certeau, La fable mystique, I.


C’est bizarre d’être là et de regarder la vie des autres.

J’avance lentement mais j’avance.

boygenius - Not Strong Enough

rentre chez toi pour t’y trouver, franchis le seuil du jardin
le type devant la porte avec l’épée ardente c’est toi – Diane di Prima, Lettres révolutionnaires (trad. B. Carde, A. Hummel, E. Poivet et G. Sourice).


Ma POTIONSECRET est un tantinet trop forte. Je ne l’utilise qu’en cas d’extrême nécessité.

Je ne parle pas la bouche pleine sinon ça fait heu-gneu-gneu-heu. Alors je me sers de mes poings !

Une spectatrice renverse et casse une sculpture de Jeff Koons à 39 000 € à Miami.

Iwao Hakamada s’est mis à penser qu’il était Dieu.

Je n’ai plus de grandes déclarations à faire.

Je ne trouve pas ma place.


En décembre j’ai reçu un email de Guillaume.

Je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis plus de 10 ans. Je ne savais pas ce qu’il devenait.

Guillaume est l’ami que j’ai eu le plus longtemps dans ma vie. On habitait tous les deux à Lamballe, on a été dans la même école, dans le même collège, dans le même lycée.

Il habitait au 3 rue Châteaubriand, dans une maison à deux étages. Des fois je dormais chez lui le weekend. Il a eu un ordinateur avant moi. Il m’a montré des trucs. On inventait des histoires qui nous faisaient rire. Une fois on a enregistré tout un tas de machins sur une cassette audio. Et on rigolait en l’écoutant.

En cours quand on était à côté on riait souvent jusqu’aux larmes.

Même si je sais qu’on riait tout le temps, je ne me souviens plus de son rire.

Je ne me souviens plus de sa voix.

Je me souviens très bien de sa chambre.

Après il a déménagé au 5 rue des Châtaigniers. Et moi aussi à peu près au même moment j’ai déménagé au 26 rue du Commandant Gilles, donc on était presque voisins. Je pouvais aller chez lui à pied.

Il lisait Hunter x Hunter, avait acheté une GP2X (une console bizarre qui servait surtout à émuler des jeux), jouait de la guitare. Je me souviens qu’il avait organisé une LAN dans sa mezzanine. Tout le monde avait ramené son écran et sa tour.

Il connaissait plein de trucs que je ne connaissais pas, et plusieurs fois j’ai eu le sentiment d’être à la ramasse et de lui faire honte. C’est un sentiment qui a progressé au fil du temps.

Au lycée on a arrêté de se voir. On se voyait encore des fois, mais ce n’était plus vraiment comme avant. Je pense qu’on savait qu’on tenait encore l’un à l’autre, mais on ne savait plus très bien comment avancer ensemble.

Après son mail, Guillaume m’a envoyé un screen de son ordinateur. C’est un screen qui date du 28 septembre 2005. On a 14 ans. C’est la rentrée de 3ème.

En bas à droite il y a MSN Messenger d’ouvert, et dans la liste de contacts, on peut voir mon avatar : Sans-Visage.

Je mets le screen ici.

Ce screen c’est un trésor du passé.

Il n’y a pas beaucoup de screens aussi beaux dans le monde.

Comme j’ai perdu tous les miens, Guillaume m’a donné le sien. C’est à ce genre de geste qu’on reconnaît les amis.


Je te donne la mitre et la couronne de toi-même.

À chaque passage dans cette ville, je vais au CAFE d’OLIVILLE. La bouffe y est trooooooooooooop bonne !

Un muret en pierre, un bout de jardin.

En ce moment je rêve souvent que je déçois des gens que j’ai déjà déçus en vrai. Il y a des motifs récurrents, dont celui de la fête avec beaucoup d’invités qui m’empêchent de rejoindre la personne à qui je veux parler. Et plus la soirée dure plus les invités persuadent la personne à qui je veux parler de ne pas me parler.

Je ne fais que la chercher dans des maisons qui ont l’air de labyrinthes, de dire pardon pour avancer au travers de groupes massés dans les escaliers.

Je me souviens cette nuit par exemple il y a un moment où j’ai cru que j’avais réussi, je rejoignais la personne dans le jardin de la maison, il n’y avait personne autour d’elle. Elle était au téléphone et me faisait le signe d’attendre juste un instant.

Cet instant n’est jamais arrivé.

Certains affirment qu’il est impossible d’apercevoir le soleil en rêve. – Giulio Busi, Deviner le monde (trad. A. Guidi Nissim).

Il sait que, selon la tradition mystique juive, l’endroit où l’énergie divine devient dicible est la première et la plus élevée des sefiroth, appelée Keter, “la couronne”. Pourtant, ce degré suprême de l’émanation, qui frôle le domaine de l’inconnaissable, ne lui paraît pas à même d’expliquer le passage vers ce qui peut être appréhendé par les humains. Il doit y avoir quelque chose de plus accessible, une force plastique qui se cache derrière le théâtre incessant des formes dont nous faisons l’expérience chaque jour.

La raison de ces exercices d’obscurcissement est toujours la même. Ce sont des façons de chercher l’accès dissimulé qui nous permet de sortir de la vie ordinaire, riche de sens, mais pauvre de temps, et de pénétrer dans un autre territoire, pauvre de sens, mais riche de temps, qui se chevauchent et s’entrecroisent.


Je n’aime pas l’idée qu’on me lise, mais l’idée qu’on pourrait me lire.

C’est comme un journal intime ouvert sur le lit, ou un poème d’amour sur une table de classe.

Je laisse des messages ici. Des personnes tombent dessus. Certaines je les connais, d’autres non. Je ne sais pas si elles comprennent ce que je veux dire, mais je suis heureux de savoir qu’elles peuvent le lire.

Je veux croire que des gens font encore assez attention à moi.

J’écris depuis des années avec l’espoir qu’on m’aime sans qu’on ait l’impression que je demande à être aimé.

J’écris ici depuis que j’étais seul dans ma chambre d’étudiant, sur cette planche en faux-bois sous mon lit mezzanine. Je cherchais une solution.

J’allais marcher dans les rues et je rentrais chez moi tout seul. Je ne voyais plus mes parents. Je n’avais plus d’amis. Je ne savais pas qui j’étais, et je n’ai jamais voulu déranger.

Je pense à tout le monde.

Personne ne m’a jamais posé les bonnes questions.

J’ai mes jouets. Je peux vous les prêter. Je peux vous expliquer comment ils fonctionnent. Je peux vous inviter dans ma chambre. J’aimerais me faire des amis, mais je ne sais pas comment le dire, et je ne sais pas comment faire.

Je ne sais pas comment être un bon ami.

J’aurais aimé grandir autrement.

J’ai fait des choses qui me rendent heureux, des choses dont je suis fier. Je suis entouré de personnes qui m’aiment.

Mais la solitude ne part jamais.

Ce sont des phrases que je laisse.

J’espère que quelqu’un les lira sans que je le sache.

Dido - Here With Me


Leblanc retrouve Miranjo devant Pizza Pazza. Elles marchent vers la digue. C’est presque la nuit donc les gens sur la plage sont tous partis.

Elles n’ont rien dit de la soirée.

Elles ont mangé chacune leur pizza en silence.

Des fois Leblanc levait les yeux pour regarder Miranjo, et des fois Miranjo pareil, mais jamais en même temps. C’est comme si elles ne pouvaient plus voir qu’elles tiennent l’une à l’autre.

Comme si elles ne pouvaient plus voir à quel point elles s’aiment.

L’amour disparaît toujours après les façons de le dire.

Miranjo allume une cigarette. Elle s’avance vers l’eau alors que Leblanc s’assoit sur le sable. La mer est basse : au bout d’un moment Leblanc ne la voit plus très bien.

Elle ne voit plus que la braise au bout de la cigarette.

Elle parle tout bas.

Elle dit : Miranjo, est-ce que tu m’entends.

Elle sait que Miranjo ne peut pas l’entendre. Elle dit : je voudrais te parler. Je ne veux pas que tu m’oublies. Quand je reviendrai ici dans dix ans et que toi tu vivras dans une autre ville, je sais que je te verrai encore.

Elle dit : je te verrai même dans la nuit, même sans lumière. Je ferai le chemin qu’on vient de faire et je serai avec toi. Je regarderai dans les vitrines des magasins et je verrai ton reflet. Je parlerai à des gens qui me demanderont où tu es. Et je dirai que tu es loin d’ici. Je ne saurai pas dans quelle ville tu es. Je ne saurai pas avec qui tu vis. Je leur dirai que tu vas bien. Je n’en saurai rien.

Elle dit : je voudrais te prendre dans mes bras.

Leblanc croit que Miranjo lui tourne le dos, mais Miranjo ne regarde pas la mer.

Elle la regarde elle.

Miami est pleine de ces histoires.

En ce moment je pleure chaque fois que je vois des gestes de tendresse en vidéo.

Mista porte une cagoule bleu avec une flèche qui tombe sur le front, un pull en crop-top du même bleu que la cagoule, un pantalon orange avec un motif tigré et des bottes en cuir qui montent jusqu’en dessous du genou.

Nom de personnage : New Punk.


Je cherche une langue simple pour montrer les choses auxquelles je pense.

J’ai mal à ma main droite à cause des nerfs.

Est-ce que ça a moins de valeur si j’ai moins de succès ?

Je tiens le coup pour les personnes qui y croient à ma place.

Les gens deviennent super musclés pour vendre des formations.

Il est démon par son absence de pitié, et son coeur, il n’existe pas ; il peut, à quelques restrictions près, apparaître à volonté quand, où et sous forme qui plaît à lui ; il peut, s’ils sont à sa portée, commander aux éléments : la tempête, le brouillard, le tonnerre ; il a autorité sur créatures plus viles : le rat, le hibou et la chauve-souris, le papillon de nuit, le renard et le loup ; il peut grandir et rapetisser ; il peut, certaines fois, disparaître et venir insoupçonné. Comment donc devons-nous commencer notre lutte pour le détruire ?


J’aime bien les livres mous. Hier j’ai lu dans un article que Gallimard allait rééditer Harry Potter avec les premières couvertures du début 2000. C’est l’édition que j’ai, au moins pour les 5 premiers tomes, après j’ai arrêté de les lire.

J’ai toujours ces livres. Ma mère me les a redonnés il y a un ou deux ans. Je me souviens que j’étais très heureux au moment d’acheter le tome 3. J’aimais beaucoup le manipuler.

Maintenant le livre est tout jaune et dégueulasse. Il n’a plus l’odeur de neuf que j’aimais bien.

Mais il est encore mou.

C’est la seule chose qui reste du passé.

J’ai désinstallé Adium.

Nom de personnage : Guns Akimbo.

Une voiture : Suzuki X-90.

Vous êtes hommes intelligent, ami John ; vous raisonnez bien et possédez esprit audacieux ; mais vous avez trop de préjugés. Vous ne laissez pas vos yeux voir, ni vos oreilles entendre, et ce qui se trouve en dehors de votre vie quotidienne ne compte pas pour vous. Ne pensez-vous pas qu’il existe des choses que vous ne pouvez pas comprendre et qui pourtant existent ; que certains voient des choses que les autres ne peuvent pas voir ? – Bram Stoker, Dracula (trad. A. Morvan).


Nocturne et Leblanc finissent de manger leur burger alors que toutes les tables autour sont vides.

Un employé passe la serpillière sur le carrelage.

Il y a des voitures dans le boulevard. Les lumières des phares sont des mêmes couleurs que dans les vitrines des magasins.

Leblanc paie pour les deux et elles sortent du restaurant. Nocturne allume une cigarette. Tu t’en occupes ? demande Leblanc. J’ai la flemme, dit Nocturne. Je vais pas le faire à ta place, dit Leblanc.

Nocturne écrase sa cigarette par terre et s’installe dans la Mercedes. Elle les conduits jusqu’au point indiqué sur la carte. Leblanc dit : vas-y, je t’attends.

Nocturne passe les portes automatiques d’un immeuble.

Leblanc allume la radio.

boygenius - $20

Toujours les mêmes qualificatifs pour toujours les mêmes livres.


Le livre Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson est adapté au cinéma.

Sylvain Tesson est interprété par un Jean Dujardin gros baiseur qui devient paralysé en tombant du balcon d’un pote après avoir escaladé une gouttière.

Dans la bande-annonce une lectrice vient à une séance de dédicaces de Jean Dujardin et lui demande : qu’est-ce qui vous a le plus manqué dans ce refuge ? Et Jean Dujardin (gros baiseur) lui dit : je pense que c’est vous mademoiselle.

La meuf se marre et Jean Dujardin aussi.

Il lui rend le livre et dit : ahah non pardon.

C’est un gros baiseur.

Il va dans une fête random au troisième étage d’un immeuble et il retrouve la meuf de la dédicace. Ils baisent.

Il y a des flashs d’autres fêtes où il boit des shots, fume des cigares et drague d’autres meufs qui ont 25 ans de moi que lui.

En mode gros gros baiseur.

Ensuite y a la scène avec la gouttière.

Après il traverse la France à pied.

C’est l’histoire du film.

Livres lus cette semaine : Rohan au Louvre, Hirohiko Araki ; Bizarre Adventure, Hirohiko Araki ; les Evangiles dans la traduction de Frédéric Boyer ; Bonne nuit Punpun tome 5, Inio Asano ; Ranking of Kings tome 5, Sosuke Toka ; Jojolion tome 25, Hirohiko Araki.


À force vous finirez par comprendre dans quel monde je vis.

Les Relevés ont perdu dans mon travail la place qu’ils avaient au début. En 2012 je n’avais rien fait, je ne savais pas comment faire. Je n’avais aucune idée de quoi écrire ni comment l’écrire. Je commençais à lire.

J’ai moins besoin d’un laboratoire aujourd’hui qu’hier. J’ai trouvé des formules et des potions qui me plaisent. Un jour je sais que je finirai par me lasser, et j’aurai besoin de retourner à mes expériences.

C’est peut-être aussi une question de temps, je ne sais pas. Je parle moins, c’est certain, et à beaucoup moins de gens (presque personne). Je lis moins aussi. Je suis un peu dans mon truc en fait.

J’écris mon livre, je vais au travail, des fois le weekend je sors, je me couche tôt. J’essaie de faire de mon mieux. En 10 ans c’est peut-être la seule chose qui n’a pas changé.

Les gens se remercient tous sur Facebook.

Sade - Frankie’s First Affair

Il y a une vie dans cette vie. Un remplissage des vides. Il y a quelque chose entre les espaces. Je suis différent de cela. Je ne suis pas cela mais autre chose encore. Il y a en moi autre chose que je ne sais pas comment atteindre. Juste hors d’atteinte il y a autre chose qui appartient au reste de moi. Je ne sais pas comment l’appeler ni l’atteindre. Mais c’est là. Je suis bien plus que vous ne le savez. Mais l’espace est trop étrange pour être franchi.


Hier après-midi, j’ai passé trois heures à réécrire deux chapitres de Casca que je pense en fait supprimer.

Mon problème c’est toujours de vouloir trop en dire à des moments pas du tout prévus pour ça. C’est aussi le problème de Togashi dans Hunter x Hunter, pour vous donner une idée.

J’ai beaucoup d’empathie pour lui, parce que je vois exactement ce que c’est. Quand l’oeuvre finit ensevelie par les informations.

Il faut faire le tri.

Une idée doit en amener une autre.

Je suis un bavard qui cherche la concision.

Il y a toujours quelque chose de secret à découvrir, poursuivit Ratner. Une essence cachée. Une vérité sous la vérité. Quel est le vrai nom de D-tiret ? Combien de niveaux d’inexpressibilité devons-nous pénétrer avant de parvenir au vrai nom véritable, au nom des noms ? Une fois parvenus au vrai nom, combien de prononciations devons-nous tenter avant de parvenir à la prononciation véritable, secrète, cachée ? Quel jour assigné de l’année, et par lequel des érudits les plus sacrés, sera-t-il permis de transmettre la prononciation secrète du nom des noms au plus digne des initiés ? Et comment sera-t-elle transmise ? Sur l’eau, dans les ténèbres, nu, par des murmures ? – Don Delillo, L’étoile de Ratner (trad. M. Véron).


En ce moment j’ai du mal à trouver le bon mood pour écrire. C’est pas les idées qui manquent, mais juste, genre, l’énergie.

Je suis à la moitié de L’étoile de Ratner. Delillo se fait vraiment plaisir. C’est pas son meilleur livre.

Toujours pas assez d’écrans LCD, de PS2 ni de Windows Millenium dans les romans. On y croit. Dans 50 ans on commencera à écrire sur le présent. Je ne sais pas à quoi pensent les gens de mon âge. Je ne sais pas dans quel monde ils vivent.

On peut écrire de la fiction avec les tournois Pokémon, les DIVX, eMule, MSN Messenger, l’iPod Nano, Street Sharks, Blackberry et Rip Curl. Je ne sais pas ce que vous attendez. Je peux pas tout faire tout seul.